Affluence record pour la 14ème édition du festival Cinémas d’Afrique de Lausanne
Trois jours et demi, cinq lieux dont un en plein air, 51 films (dont 34 fictions) de 26 pays africains, 20 personnalités du cinéma invitées, deux tables rondes, dont une avec la présence de Wassis Diop, père de Mati Diop primée à Cannes cette année, frère de Djibril Diop Manbèty dont il a assuré la musique de plusieurs de ces films.
On a pu retrouver nos amis, Gérard Le Chêne de « Vues d’Afrique », Berni Goldblat qui annoncera la date officielle de l’ouverture du Ciné Guimbi lors du festival de la francophonie de Namur fin septembre, l’équipe d’Apt et Aché Coëlo, réalisatrice/sociologue tchadienne, jeune femme très dynamique et résolue, membre du comité « Afrique 2020 » (ex épouse du réalisateur Issa Serge Coëlo, directeur du seul cinéma du pays « Le Normandie »).
Michel K Zongo – dont nous avons projeté « La sirène de Faso Fani » lors de la 1ère édition d’Une semaine Eurafricaine au cinéma à Paris – a présenté le très intéressant « Pas d’or pour Kalsaka ». À noter aussi la présence de la fille de l’auteur du livre « Sarraounia » (trame du film de Med Hondo, ayant obtenu l’étalon d’or du FESPACO en 1987). Dans son documentaire « Sur les traces de Mamani Abdoulaye », elle restaure la mémoire, certes littéraire, mais aussi politique et syndicale de son père, rayé des livres d’histoire du Niger…
Et pour citer quelques titres parmi une belle programmation éclectique, « Le loup d’or de Balolé » de notre amie burkinabè Cloé Aïcha Boro, et le superbe et touchant film égyptien « Yomeddine » de A.B. Shawky que j’ai revu avec toujours autant d’émotion. Citons aussi l’étonnante fable comique et joyeuse « Keteke » de Peter Sedufia, le passionnant « Another day of life» de Raul De La Fuente et Damien Nenow sur l’Angola, à l’aube de son indépendance, avec pour fil rouge Ryszard Kapuscinski, correspondant de presse polonais, fervent défenseur des causes perdues et des révolutions. Film d’autant plus fort qu’il est soutenu par une très riche et originale écriture cinématographique, mariant intelligemment l’animation très élaborée et les interview des acteurs de ce moment clé de l’histoire de l’Angola.
Côté rétrospective, présentée par Osange Silou Keiffer, j’ai découvert avec plaisir « Lumière noire », un film policier/social où Med Hondo dénonce une société dans laquelle la raison d’Etat l’emporte sur la recherche de la vérité.
Jacques Bosc, Paris le 5 septembre 2019