La relance du nucléaire en France et en Europe

Le 1^er wébinaire du séminaire des Entretiens Européens Nucléaires (EEN) organisé le 3 mars par ASCPE, avec le GIFEN, le CLEEE et X-Sursaut a rassemblé 205 participants avec Xavier URSAT, directeur exécutif d’EDF en charge de l’ingénierie et des nouveaux projets nucléaires,  Massimo GARRIBBA, le directeur général adjoint de la DG Energie au sein de la Commission européenne, et Frank ROUBANOVITCH, président du CLEEE.

Les trois hommes se sont prêtés au jeu des questions/réponses animé par Anne-Sophie Defay, directrice des Affaires publiques du Gifen, Laurent Daniel, président de X-Sursaut et Claude Fischer Herzog, sur les conditions de la relance du nucléaire en France et en Europe dans le contexte de la crise énergétique et de la guerre en Ukraine, qui renforce, comme l’a dit d’entrée la directrice des Entretiens Européens, le besoin d’une base pilotable, stable et durable avec le nucléaire.

Les interventions ont permis de clarifier les défis industriels, organisationnels et financiers que le programme de construction de nouveaux réacteurs en France annoncé par le Président de la République pose à EDF et à l’ensemble de la filière nucléaire. Le programme français n’est pas le seul, et si l’Union européenne souhaite faire du nucléaire un levier incontournable de son autonomie énergétique et de sa transition écologique, il faudra qu’elle crée les conditions pour favoriser son développement.

Trois points ont notamment été abordés avec les intervenants :

• Géopolitique et prospective : les tensions avec la Russie et la guerre en Ukraine, et la préparation d’une paix durable, renforce considérablement le besoin d’une sécurité énergétique pour l’Europe : faut-il repenser la trajectoire du mix énergétique et si oui, quelle doit être la place du nucléaire, aux côtés des EnR et du gaz ?
• Compétitivité industrielle de l’Union : si la filière nucléaire est un atout pour l’Union européenne, comment alors favoriser son développement / renforcement sur le continent ? La question de la régulation émerge très vite car essentielle pour  créer des conditions favorables à l’investissement.
• Le financement des projets nucléaires : comment permettre aux producteurs d’électricité de disposer des financements nécessaires pour remplir leur mission, dont le contexte actuel rappelle malheureusement le caractère essentiel ? Faut-il et comment adapter le droit européen de la concurrence pour faciliter l’implication des Etats dans ces projets extrêmement capitalistiques qui s’envisagent à l’échelle du siècle ?

À suivre :

• Soirée Russie/Ukraine du Cercle Open World d’ASCPE : le 14 avril avec Oleg Kobtzeff (Russe/Ukrainien, professeur à l’Université américaine à Paris). Lire sans attendre son article : https://www.institut-ega.org/l/les-relations-entre-les-etats-unis-et-la-russie-retour-sur-les-trois-dernieres-decennies/ – Lire aussi : « The road to war » de Mary Elise Sarotte dans le Financial times du 26 février.
• 2^ème wébinaire du séminaire des EEN en mai : l’implication des investisseurs privés dans le financement des investissements nucléaires dans les sociétés de projets définis par les états et les entreprises.
• 3^ème wébinaire des EEN en juin : coopération et compétition dans le secteur nucléaire sur les marchés européens et mondiaux.
• La 20^ème édition des Entretiens Européens Nucléaires mi-octobre : « la géopolitique du nucléaire, un enjeu majeur dans le contexte actuel ».