Mobilisation générale pour la formation et l’emploi dans le nucléaire
Mobilisation générale pour la formation et l’emploi dans le nucléaire.
Les entreprises, les écoles, les universités et les institutions en débattent lors des Entretiens Européens.
À l’invitation d’ASCPE et de sa directrice Claude Fischer Herzog, Les Entretiens Européens ont réuni près de 300 personnes en présentiel ou par zoom sur « le défi de la formation au cœur de la relance du nucléaire en France et en Europe » ce 30 avril à Paris.
Co-organisée avec l’UMN, l’Université des métiers nucléaires, présidée par Hélène Badia, et l’ENEN, le réseau européen d’éducation au nucléaire, dirigé par Gabriel Pavel, cette 22ème édition des Entretiens Européens a rassemblé des représentants d’entreprises, de grandes écoles et universités ou d’associations de plusieurs pays d’Europe (Belgique, France, Pologne, Royaume-Uni), du gouvernement français, de la Commission européenne et de l’AIEA, l’agence Internationale de l’énergie atomique, dans la très belle salle de la Fédération des Travaux publics, partenaire de l’évènement.
Dix-neuf intervenants se sont succédé à la tribune pour un débat riche, intéressant, original. Ils nous ont fait prendre conscience des choses concrètes qui se mettent en place sur ces enjeux de la formation et de l’emploi.
Un sujet essentiel qui émerge dans le débat public et qui prolonge tous les colloques que nous avons organisés sur la réforme du marché de l’électricité et de la coopération entre Etats nucléaires pour bâtir une filière industrielle en Europe. Leur implication et leur motivation sont remarquables. Après tant d’années à plaider en faveur du nucléaire, ça fait plaisir.
Les jeunes (très nombreux) et les moins jeunes ont découvert le sujet, et ils ont apprécié l’ouverture qui s’offre à eux dans ce secteur d’avenir, avec la diversité de ses métiers et leur excellence, de l’ouvrier spécialisé à l’ingénieur dans le nucléaire, la chaudronnerie ou le génie civil, la chimie ou la santé… Après plus de deux décennies de dénigrement du nucléaire et d’ostracisation de la technologie, l’horizon se dégage et l’attractivité de la filière est relancée.
Dans ses conclusions, Claude Fischer Herzog a listé une dizaine de recommandations pour relever les défis. Elle a soulevé le problème des stages obligatoires dans les entreprises à l’international pour les jeunes dans leurs cursus pour obtenir le diplôme, et elle a proposé la création d’une plateforme numérique européenne pour mettre en adéquation les offres et les demandes, ce qui pourrait être les prémisses d’un marché européen du travail et de la formation à bâtir. Celui-ci est nécessaire dans la perspective d’une filière nucléaire européenne qui redonnera à l’Europe toute sa place de leader dans le monde en pleine renaissance nucléaire ! L’ambition du président d’EDF de créer un effet de série en engageant la construction des réacteurs partout en Europe pour mutualiser les dépenses et les risques liés aux investissements ne dit pas autre chose : elle devra mobiliser nos sociétés et les Etats de l’Alliance sous l’impulsion de la France.
Les Entretiens Européens ont été prolongés par la projection en avant-première du film d’Oliver Stone « Nuclear now ! » en présence de Catherine Schöfer, directrice générale de Paris Première. Il a été salué à sa sortie par Werner Herzog, un autre grand cinéaste, allemand celui-ci, d’où l’intérêt supplémentaire de sa critique. Il faudra le montrer dans les entreprises… et dans les écoles ! Le rôle du cinéma est déterminant (complémentaire avec toutes les actions d’information, d’éducation et de formation) pour une prise de conscience et pour une « appropriation sociétale » du nucléaire qui est au cœur du combat des Entretiens Européens, et plus largement pour une connaissance du monde, des peuples et de leurs cultures, au cœur des objectifs du Cercle cinéphile d’ASCPE « Open World, Regards croisés ».
Avec cette nouvelle édition, la mise en ligne des échanges sur YouTube et la publication d’un numéro spécial de La Lettre des Entretiens Européens à partir des interventions, ASCPE entend bien poursuivre son rôle d’’interface entre la société et les institutions et infléchir les politiques publiques.
Fait à Paris le 2 mai 2024